Intervention sur le vote final du PLU

Extrait du compte rendu du conseil municipal du 17 octobre 2018

Christelle POULIQUEN : Le PLU est un très bon outil, encore faut-il en faire bon usage. Lorsque nous avons lancé sa révision, c’était avec l’intention précise de permettre à Longpont d’évoluer, de se transformer sans la révolutionner. Cet objectif est majoritairement partagé par les Longipontains. Vous avez d’abord emboîté notre pas, adopté notre discours. J’ai cru en votre sincérité en votant le projet initialement présenté.

Le volet patrimonial nous sépare radicalement. Lorsque nous vous avons reproché la réduction des périmètres de protection au titre des abords des monuments historiques, vous avez argumenté que le règlement du PLU prendrait ce relais et compléterait les manques par des mesures patrimoniales, notamment pour la partie haute de la rue de Paris.
Aujourd’hui nous voyons qu’il n’en est rien. Vos paroles se sont envolées, vos vraies intentions sont aujourd’hui visibles et affirmées. Sur les zones à urbaniser, il faut encore parler de patrimoine, l’aménagement du secteur des folies est mis à mal par l’écoulement des eaux souterraines. Cet aménagement est attendu par les riverains, par nos finances, par l’école de Lormoy et par les futurs concitoyens qui veulent s’y installer. Si des précautions et des mesures avaient été prises lorsque les premiers problèmes se sont révélés, nous n’en serions peut-être pas là.

Malgré cette expérience malheureuse, dont on ne connaît pas la fin, vous proposez un nouveau PLU où la protection des eaux de source est dangereusement allégée en dépit de l’avis du commissaire enquêteur demandant de compléter le dispositif de protection, un avis que vous prétendez respecter. Quelle catastrophe se prépare pour l’aménagement du secteur des Fontenelles. Sur la zone à urbaniser du chemin de Biron, les très bons ateliers participatifs ne vous ont pas détournés de votre objectif réel, du minimum légal à 230 logements, vous arrivez à 280 puis 300 ou plus tant que vous ne rencontrez pas de levée de bouclier. Tous les habitants ne sont pas libres pour participer à ces réunions mais tous savent la différence entre 230 et 340 logements.

Le même empressement à construire le plus possible se retrouve aux Echassons, les espaces naturels de transition que nous avions proposés sont réduits à des minimums obligatoires par la présence de zones humides naturelles. La suite de l’ordre du jour de ce soir montre cet empressement, concernant le grand espace des Echassons et du chemin de Biron, les plus grands à urbaniser, déjà donnés en gestion foncière à l’EPFIF. Après avoir soumis votre PLU à notre vote, vous nous proposerez d’initier des déclarations d’utilité publique pour vous assurer de prendre le contrôle de ces zones à bâtir, envisageant déjà la possibilité d’exproprier les Longipontains récalcitrants.

L’obligation légale et le développement de notre commune est porteur pour l’avenir mais je n’approuve pas cette précipitation qui nous entraîne vers une crise de croissance. J’ai toujours dit que le troisième groupe scolaire était trop anticipé et qu’il serait à terme trop petit mais je ne m’attendais pas à voir cela arriver si vite. Votre projet est une marche forcée destructrice d’histoire, de qualité de vie, de lien social, de sérénité. Je voterai en conséquence.

Intervention sur le vote final de l’AVAP

Extrait du compte rendu du conseil municipal du 17 octobre 2018

Christelle POULIQUEN : L’AVAP est un bon outil, si l’on en fait un bon usage. Lorsque nous avons lancé son élaboration cela relevait d’une intention précise de maintenir la qualité de vie des Longipontains, pas par immobilisme ni par passéisme mais parce que notre région est, par sa position périurbaine, amenée à évoluer fortement. Cela ne plaît pas à tous, à nous élus d’en faire une transition positive. L’identité de notre commune, son ancrage dans l’histoire sont des atouts pour la période qui débute. Les populations actuelles comme futures ont besoin de référence pour s’approprier leurs lieux de vie. Longpont a préservé très présents les témoins de son passé, c’est son identité, c’est ce qu’il fallait préserver. Nous avions cru que vous partagiez notre analyse sur ce point, que devant l’importance du sujet, nous pouvions nous retrouver à quelques variations près.

Aujourd’hui nous pouvons nous demander si vous trouvez un intérêt à l’AVAP autre que le seul levier qui vous sert à réduire considérablement le périmètre de protection des monuments historiques, qui nous amène aujourd’hui au constat que nous ne sommes pas d’accord. Le cercle géométrique tracé autour des monuments historiques est parfois inadapté mais il avait le mérite de définir un espace aux abords des éléments historiques remarquables dans lequel il n’est pas possible de faire n’importe quoi. C’est particulièrement vrai à Longpont où la valeur de nos monuments historiques est démultipliée par leur insertion dans le contexte urbain et paysager. Priver le bourg historique d’une partie aussi importante de ses abords protégés, c’est lui retirer une partie importante de sa valeur. Lorsque le sujet a été discuté récemment, vous aviez conclu que nous avions choisi de défendre la protection du centre bourg auprès de l’ABF et que vous vous ne l’aviez pas fait. Je crois que ce jour-là, tout a été dit. Mon vote n’est donc pas contre l’AVAP mais contre l’usage que vous en faites et l’insuffisance du périmètre de protection du bourg ancien.